Des statistiques provenant d’Expat Communication ont révélé que plus de la moitié des expatriés ont du mal à rentrer en France.
La pandémie du Covid-19 a ébranlé la quiétude du monde, au point d’assister à un mouvement plus dense qu’habituellement d’expatriés français regagner l’hexagone. Or ce retour n’est parfois pas aussi aisé que le départ.
L’Organisation chargée de l’accompagnement des familles expatriées a fait ressortir dans son dernier bilan cette difficulté. Il va s’en dire que plus de 59% des français partis explorer d’autres contrées appréhendent de revenir en France.
Pour tout français, le pays est et demeure la terre maternelle, celle qui nourrit et éduque avec ses habitudes et coutumes. Les français qui s’en vont pendant près d’une décennie ou ne serait-ce que pour une année, ne peuvent pas espérer que la France reste identique tout le temps de leur expatriation.
En tant que Directrice Associée de la société Expat Communication, Alix Carnot indique :
« Les expatriés pensent qu’ils vont retrouver leur place de départ alors qu’elle a disparu. Le pays et les personnes ont changé ainsi que les expatriés eux-mêmes. Il faut se préparer à ce retour en maintenant la relation avec la France et son entourage lors de cette expérience à l’étranger pour conserver le lien. Il est également important d’éviter de partir pour fuir des problèmes, familiaux notamment, car ils seront toujours là au retour et souvent amplifiés ».
L’Expat Communication Dans son étude, Expat Communication souligne que 53% des personnes interrogées perçoivent le retour comme une transition délicate voire difficile.
La créatrice du podcast ExExpat et co-fondatrice de l’agence Double Monde podcast, Marjorie Murphy, souligne de son côté :
« C’est comme une 2nde expatriation, surtout pour ceux qui sont partis pendant plus de 5 ans. Il faut se remettre au courant de ce qu’il se passe en France tels que les émissions télévisées connues ou encore les nouvelles habitudes de consommation. Même si on rentre tous les ans pour les vacances, ce n’est pas pareil que de revenir y vivre. On peut également être accompagné par un psychologue expert en expatriation ou un coach spécialiste sur le sujet et s’appuyer sur la communauté des expatriés qui sont déjà passés par là ».
La Société Expat Communication aborde 3 sujets principaux pour préparer son retour d’expatriation.
Retour d’expatriation : gérer la partie administrative
Retourner en France est compliqué pour plusieurs raisons, notamment celle concernant l’administratif. Le sujet a d’ailleurs été souligné par 58% des expatriés.
Trouver un logement plus rapidement
Une fois revenu en terre natale, l’enjeu sera de trouver un domicile et une école à proximité pour les enfants.
Cependant, les propriétaires ne sont pas toujours réceptifs lorsqu’on leur présente des fiches de paie issues d’un autre pays afin de louer un logement. Il est judicieux d’utiliser un proche jouant le rôle de garant financier.
On peut se tourner vers une location meublée généralement plus faciles à trouver, ou surfer dans des Forums dédiés aux expatriés. Notons enfin que pour plus ou moins 2000 euros, des Sociétés de relocation spécialisées accompagnent les expatriés de retour dans l’Hexagone.
Les points à savoir en matière de santé
Un délai de carence de 3 mois pendant lequel la prise en charge n’est pas effectuée prévaut concernant la Sécurité Sociale et le remboursement des soins médicaux.
Passé cette période, les ex-expatriés sont bien pris en charge par l’Assurance Maladie. Attention au délai pour recevoir la nouvelle Carte Vitale (des cas à 12 mois sont parfois rapportés). Bien que les frais de santé seront remboursés, il et judicieux d’anticiper.
Les derniers éléments à considérer d’un point de vue administratif : la carte grise d’un véhicule, la réinscription au Service des Impôts.
Sur le plan professionnel, pensez plutôt “transfert de compétences”
Trois catégories d’expatriés ont été définies sur le plan professionnel : La première concerne les salariés partis en mission pour leur Entreprise et qui rentrent pour la réintégrer dans l’Hexagone. D’autres pour chercher un travail tandis que la dernière catégorie a trait avec ceux ayant déjà signé avec un nouvel employeur.
Si on prend en considération la première catégorie de personnes, les pensées divergent selon qu’elles proviennent de l’ex-expatrié ou de ses collègues jamais partis. Si l’expatrié pense avoir servi son Entreprise, les autres collaborateurs qui n’ont pas eu la chance d’être choisis estiment avoir été privés d’une aventure hors pair. La divergence d’opinions suffit à créer un malaise selon la directrice d’Expat Communication.
L’Organisme chiffre à 40% les expatriés souffrant d’un manque de valorisation de leur expérience.
63% de ceux qui cherchent un emploi rencontrent plus de difficulté à en trouver qu’il n’imaginait. Alix Carnot ajoute que 43% d’entre eux ne se sentent plus en phase avec les nouvelles réalités françaises. Selon elle, le problème se situe dans la formulation du CV. Plutôt que de mettre en avant l’apprentissage du Chinois, pourquoi ne pas mettre en valeur sa capacité à intégrer des informations complexes par exemple.
Afin de valoriser son expatriation, il convient de penser transférabilité de ses compétences.
Enfin, l’humilité est de mise. Au lieu de citer les missions en tant qu’expatrié comme supérieures à la France, il est judicieux d’expliquer en quoi ce que vous avez appris à l’étranger peut s’intégrer dans la stratégie de l’Entreprise et être bénéfique.
Comment aborder les relations avec son entourage ?
Bien souvent une famille -avec enfants- se constitue durant une expatriation.
Le retour définitif en France n’a rien à voir avec les courts épisodes de vacances estivales dans l’hexagone. Si dans ce cadre l’expérience semble amusante, rentrer définitivement en France et laisser tomber tous ceux à qui et à quoi les enfants étaient habitués est une transition délicate.
Alix Carnot, comme beaucoup d’autres psychologues, trouve que l’enfant doit être préparé émotionnellement et physiquement à son futur environnement.
Les parents peuvent s’aider de livres et d’histoires pour transmettre aux enfants l’art de vivre à la française.
Il incombe aux parents qui, quel que soit le pays où ils se trouvent, ne doivent jamais cesser de parler la langue maternelle à leurs enfants. Le langage est facteur d’intégration; mieux il sera maitrisé, plus rapide sera l’intégration.
Par ailleurs, vous pouvez sensibiliser vos enfants aux différences entre eux et ceux qui ont grandi en France sans la quitter. En guise de piste, gérer la période de retour en France : Il sera plus facile aux enfants d’y commencer une nouvelle rentrée scolaire en septembre plutôt que de débarquer au milieu d’une année.
Quant à ses proches, bien que fiers de nos expatriations et désireux d’en parler largement, autant éviter de tomber dans un registre qui pourrait agacer notre entourage. Encore une fois, restons humbles.
De retour en France
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